Critique

Enseignement supérieur : quand l’OCDE met en garde contre l’illusion du diplôme

Chaque rentrée apporte son lot de statistiques internationales. Le rapport annuel Regards sur l’éducation de l’OCDE (2025) donne pourtant un éclairage singulier : la France fait mieux que la moyenne en matière d’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur, mais les failles du système apparaissent dès qu’on regarde au-delà du simple chiffre.

Par Brahim Metiba

En France, 53 % des jeunes obtiennent un diplôme du supérieur (contre 48 % en moyenne dans l’OCDE), soit une progression de 5 points depuis 2019. L’accessibilité est forte : 95 % des candidats sur Parcoursup décrochent au moins une admission. La France se distingue aussi par une proportion élevée de diplômés de master (26 %) et une baisse du décrochage scolaire (de 13 à 11 % en cinq ans). Autant d’indicateurs qui placent le pays devant ses voisins nordiques, traditionnellement modèles en matière éducative.

… mais des fragilités profondes

Le premier bémol concerne la maîtrise des compétences de base. Parmi les 25-34 ans diplômés du supérieur, 5 % ne parviennent pas à lire un texte simple. La proportion grimpe à 22 % pour les bacheliers et à 53 % pour ceux sans diplôme. Chez les 45-54 ans, les chiffres sont encore plus inquiétants. Pour l’OCDE, le diplôme ne garantit plus l’acquisition réelle des savoirs fondamentaux, ce qui interroge l’insertion professionnelle future.

Deuxième faiblesse : la réussite en licence. Seul un tiers des étudiants obtiennent leur diplôme dans les temps, et près de la moitié échouent ou se réorientent. Ce taux est jugé faible comparé à la Finlande, où un étudiant sur deux valide son premier cycle dans la durée prévue.

Troisième alerte : l’orientation des lycéens. Éric Charbonnier (OCDE) rappelle que les dispositifs actuels restent insuffisants : heures d’orientation trop théoriques, réforme du bac dénaturée, poids des disciplines sur les aspirations des jeunes. Résultat : beaucoup d’étudiants accèdent au supérieur, mais sans projet clair ni adéquation entre goûts, compétences et formations.

Un avertissement pour la France

Le rapport souligne un paradoxe : la France réussit sur le plan quantitatif, mais échoue à transformer cette massification en qualité effective des parcours. Derrière les chiffres flatteurs de diplômés, se cachent des difficultés persistantes d’acquisition de compétences, de réussite académique et de cohérence dans l’orientation.

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En filigrane, l’OCDE rappelle une évidence : le diplôme ne suffit pas. L’avenir de l’enseignement supérieur dépend moins du taux d’accès que de la capacité à garantir des apprentissages solides, une orientation réelle et une insertion durable.

Source : Enseignement supérieur : l’OCDE pointe les limites de la course aux diplômes.

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