Dossier thématique

Territoires & Gouvernance

Trois entretiens pour comprendre comment l’Enseignement supérieur s’articule entre besoins locaux, cohérence de réseau et innovation pédagogique.

Par Brahim Metiba

L’Enseignement supérieur français est traversé par une tension permanente : comment répondre aux besoins des territoires tout en maintenant une cohérence globale, qu’elle soit pédagogique, organisationnelle ou stratégique ?
À travers trois entretiens, Seira a donné la parole à des dirigeants qui, chacun à leur niveau – campus d’ingénieurs, réseau multi-écoles, établissement ancré régionalement – expérimentent de nouvelles formes de gouvernance. De la pénurie d’ingénieurs en région Sud, aux défis d’un réseau national et international, jusqu’à la dialectique entre singularité de l’étudiant et besoins collectifs, ces témoignages éclairent une mutation en cours : celle d’un ESR qui se pense de plus en plus comme un écosystème interconnecté.


Former et ancrer : l’urgence des territoires

« La région Sud manque cruellement d’ingénieurs » – Entretien avec Mickaël Bosco, Directeur du Campus Méditerranée ESAIP

Dans un territoire marqué par une forte demande en compétences scientifiques et technologiques, le Campus Méditerranée de l’ESAIP fait face à un défi double : attirer des jeunes vers les métiers d’ingénieur et répondre aux attentes des entreprises locales.

Mickaël Bosco décrit une stratégie fondée sur quatre piliers : former, orienter, rayonner et connecter. Pédagogies inversées, projets concrets, engagement sociétal, mais aussi internationalisation et ouverture sociale : le campus veut conjuguer excellence académique et responsabilité territoriale.
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Coordonner et harmoniser : la logique des réseaux

« Pour que le réseau soit légitime il faut qu’il apporte de la valeur ajoutée aux campus » – Entretien avec Jean-Philippe Leroy, Directeur des Opérations du Réseau Compétences & Développement

À l’échelle d’un réseau multi-établissements, la question n’est plus seulement de former mais d’organiser : garantir la qualité, harmoniser les outils, tout en respectant les spécificités locales.

Jean-Philippe Leroy décrit un modèle exigeant : infrastructures solides, critères communs, mais latitude pédagogique pour les marques qui composent le réseau. L’enjeu est d’apporter une réelle valeur ajoutée aux campus, notamment par l’ouverture internationale, la mobilité des apprentis ou le déploiement d’outils partagés.
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Concilier et coopérer : la gouvernance comme levier

« C’est cette dialectique entre global et local, entre singularité de l’étudiant et besoins collectifs, qui définira l’ESR de demain » – Entretien avec Frédéric Devaux, Directeur des Études de Perrimond Enseignement Supérieur

À Perrimond Enseignement Supérieur, la gouvernance n’est pas qu’une affaire de pilotage interne : elle devient un outil de coopération.

Frédéric Devaux défend une approche ouverte, où étudiants, enseignants, entreprises et collectivités participent à la définition de l’offre de formation. Coopétition entre établissements, hybridation des parcours, ouverture internationale, mais aussi exigence d’évaluation partagée : l’école se pense comme un acteur du développement territorial.
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Conclusion

Ces trois entretiens composent un tableau contrasté mais convergent :

  • Sur les territoires, la pénurie de compétences oblige les établissements à innover et à se réinventer.
  • Dans les réseaux, la légitimité passe par la valeur ajoutée concrète apportée aux campus.
  • Au sein des établissements, la gouvernance devient un espace de coopération, où local et global se conjuguent.

Au-delà des spécificités, une conviction commune se dessine : l’Enseignement supérieur de demain ne se réduira ni à un modèle purement marchand, ni à une simple accumulation de diplômes. Il reposera sur la capacité des établissements à s’ancrer dans leur territoire, tout en dialoguant avec des logiques globales.

👉 Ces trois voix témoignent d’une même transformation : l’ESR comme écosystème vivant, où les frontières entre pédagogie, gouvernance et responsabilité sociale deviennent de plus en plus poreuses.

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